extraits de mon
recueil "Parenthèses", paru en 1998
Sur la balance de la vie
Sur la balance de la vie,
Je graverai l’amour, en
lettres capitales.
Sur la balance de la vie, je poserai
des éclats de soleil, comme
des rires
des myriades de baisers dans
le soir
des prénoms gravés, en
lettres d’or
des délices, empruntés aux
saisons
des châteaux visités,
souffles de la mémoire
des chansons anciennes, tendres
rengaines
des voyages sans escale
des pas de deux, dans la
rivière de tes yeux
des chemins éclaboussés, au
sortir de l’aurore
des cascades d’étoiles,
comme le
cristal de nos vœux
Sur la balance de la vie,
Je graverai l’amour, en
lettres capitales.
Les pas du silence (a
mon père)
Il était des matins
au biscuit trempé du bonheur
on ne savait pas encore
la fuite du temps …
on ne savait rien
des pas du silence, c’était encore loin
Alors, on se croisait dans les
couloirs
parfois sans se dire, sans
se voir
on se heurtait, par des
mots, des rancoeurs,
on cultivait nos peurs, nos
douleurs,
on ne s’aimait pas assez,
comme des étrangers,
aveuglés …
la fierté a parfois le goût
amer du péché …
Il était un jour gris, de
froid et de brouillard,
où la vie claqua sa porte
devant nous
nous laissant prisonniers,
de l’autre côté
d’un mur fait de silences et
de regrets,
un mur d’éternité, que l’on
avait oublié, ignoré
sur le chemin, les sentiments deviennent des orphelins mais tendent la
main, vers des demains meilleurs,
à la source de mes pleurs,
il y a encore l’eau de ton regard,
et je m’y baigne souvent,
comme une enfant
Il était des matins
au biscuit trempé du bonheur
on ne savait pas encore
la fuite du temps …
on ne savait rien
des pas du silence, c’était encore loin.
Voie lactée
Voie lactée, surprends moi,
sois infidèle
en bleu,
en étincelle, sois aquarelle
entraîne
moi sur le lit du ciel
pour
décolorer le cœur des nuages
jusqu’à faire
pleurer puis consoler chaque étoile
et faire
hurler de rire, toute la lumière du monde.
Pour
éveiller le monde
Pour éveiller le monde, un
chant d’oiseau
sur l’échelle invisible de
la nuit
Il tomberait sans bruit, de
son nid
et la lune deviendrait
vagabonde …
Pour éveiller le monde, un
seul cri
celui d’un enfant dans les
ruines
d’un temps apprivoisé
dans l’espace infini, des
libertés
et l’enfant deviendrait une
étoile …
Et je cueillerai cette
étoile
pour fleurir l’arche des
jours
Pour éveiller le monde,
Il suffirait de rien, rien qu’un chant d’amour.
Un air de paix
Fredonner un air de paix,
faire silence
Entendre enfin le monde
La joie de la terre
réconfortée
Egaliser le rêve, et
l’espoir et la paix …
Fredonner un songe, tenir
parole
Pour les enfants de demain,
les bâtisseurs
Ceux qui auront eu l’audace
de croire en nous
Fredonner un sourire, et le
laisser venir
Sur les lèvres d’un monde
qui dessinerait la paix
Encore plus loin
Aller plus loin que cette
route,
découvrir l’obscur, puis
rebondir
dans la souplesse de la
lumière
attendre un instant, que
l’autre arrive
et partager ce bonheur …
Aller plus loin que son cœur,
pousser la porte des
ailleurs
dans le regard de
l’étranger,
Traduire qu’il peut
comprendre
Compter sur nous,
Partager un brin de rêve,
même un peu fou
Aller plus loin que la vie
elle-même
Se noyer sans savoir nager
Dans des océans où les flots
ne seraient plus
Due des ‘je t’aime’
Un matin
Un matin, l’oiseau blanc de
son aile légère
s’envolera
au-delà du temps
poussé
par le vent d’un autre millénaire
et
l’homme puisera, dans l’eau du souvenir,
pour
comprendre la fuite violente
des secondes
belle et
douce vie qui expire en larmes de satin
sur les
épaules des guerriers
des regrets
le rire d’un
enfant blessé d’une balle lancée
guerre
belle et
douce paix qui gémit en parchemin brûlé
sur des
accords oubliés
mémoire tranchée …
Aubade rêvée
Dormir, contre l’étoile du
vent,
et entendre son soupir, et
pleurer, et rire …
Gravir l’échelle de la lune,
et contempler
les galeries bleutées de
l’espace
l’éveil d’un arc-en-ciel qui
se laisse surprendre
par la beauté d’un monde
étourdi
d’une aubade murmurée, pour
la paix.
Dis moi que tu m’aimes
avec deux
ou trois m
m m m mais ne perds pas pieds
dans la
réalité,
dis moi que tu m’aimes
au présent au futur et au
passé
mais pas à l’imparfait
dis moi que tu m’aimes
en majuscules, dans la rosée
du matin,
en tenue d’arlequin,
décolorée,
en rebelle,
dis moi que tu m’aimes
telle que je suis, au verbe
être ou avoir,
tu vois j’en perds mon latin
…
dis moi que tu m’aimes,
bavardage que j’aime bien …
Rire
Rire,
de toi, de moi, de rien
de nous, du meilleur et du
pire
rire
en échappée belle
autour de l’océan troublé
rire
à gorge déployée, le ciel
enfin levé
rire
les draps de la vie défaits,
mais qu’importe
pourvu que cette vie-là,
justement,
ne soit qu’éclat de …
rire
Parenthèse gourmande
J’aime, ta robe qui
scintille
tu ondules, tu rôdes autour de
moi
la nuit comme jour, tu
brilles, je vacille …
et me voilà enfin tout près
de toi, dans tous mes états ! ! !
je dégrafe ta robe, en
larmes et perles d’argent,
je la froisse de mes
pupilles, lentement
J’aime, les pays du soleil
en voyage sur le satin de ta
peau bronzée
j’aime, lorsque tu te
soumets au feu de ma bouche,
à mes caprices
mes lèvres plongent,
dans le vertige d’un
incendie, grandiose,
tu te laisses caresser,
dorloter,
tu te laisses … et puis tu
oses,
au fond de mon palais en
émoi
j’aime ta robe qui
scintille, ce deshabillé de délices,
je dégrafe les mots, mes
papilles aux abois,
que ne ferait-on pas
pour un simple carré … de chocolat.
Retrouvailles
Au retour du soleil, je
partirai dans le grand vent,
caresser l’herbe bleue, et je
serai rêve de blé, perle de feu
Plus tard, au sud,
j’allumerai la lampe, à l’oblique
je danserai sur le toit du
monde,
mon ivresse, de ces joyeuses
retrouvailles
mes printemps à venir,
auront-ils assez de parfum
pour oublier l’hiver,
s’agglutiner dans la poussière
d’un nouveau rayon d’un nouvel aurore,
mes printemps à venir,
vivront-ils au couchant d’un soleil éclatant de bonté
Au retour du soleil,
l’espace sera resplendissant
sous la rivière de chaque
étoile
Et je serai désarmée devant
tant de beauté
Je serai sur le seuil de mon âme
Prête à
respirer … l’amour.
Qu’avez-vous donc de
plus ?
Je suis noire
mariée à
Bombay
fan de
Sinatra, et vous ?
Qu’avez-vous
donc de mieux que moi,
sinon la
couleur, des origines …
Et vous,
qu’avez-vous donc dans le cœur,
pour me
tuer, à cent à l’heure,
sans
regret, sans remords,
et vous, qui êtes vous donc
pour
vous permettre, d’être le maître
de ma
mort.
Enfant, prends ton temps
Enfant, prends ton temps
pour dessiner le monde,
bulle d’air,
peuplée d’étoiles filantes
Enfant, prends ton temps
pour deviner la lumière
ses couleurs
vagabondes
offertes à tes promesses
nées de ton sourire …
Une autre vie
Une autre vie, comme un rêve
dans la salle d’attente
du meilleur
du possible
attendre l’évidence
celle qui se cache, blanche,
derrière les portes …
Une autre vie, comme un rêve
lancé au hasard
pour réagir,
et boire d’un trait
ses illusions perdues …
Il est
l’heure …
Il
est l’heure
de
se lever
Derrière
les volets,
L’oiseau
chante, s’impatiente,
De
la fugue d’une étoile
Perdue
dans la couleur du jour.
Nébuleuse,
Tombée
sans bruit,
Des
branches de la nuit.

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