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Dimanche de mai

1.      Dimanche de mai,
C’est partout le velouté du jour
Au loin, là-bas
« Quelqu’un de bien » range la vaisselle
Tandis que le chant pur des oiseaux se mélange ..
Sur la toile cirée fleurie,
C’est en vrac, un instant qui se repose
Et le vent sur la joue de l’inconnu, lui écrit un message ......

 

2.       Tirer un trait sur le monde
Fermer la fenêtre
Puis laisser l’enfant à la porte de son rêve
Immobiliser le silence,
La légèreté de l’abeille
Lorsqu’elle s’en vient parler à l’herbe folle
Alors que le soleil se tait.

 

3.      J’entends vos paroles,
Je n’écoute rien,
Tout à l’intériorité du Verbe
Sa présence feuille à feuille
Au long des étés blancs de peur
Fraîcheur des mots
Amoncelés silence après silence, chant après chant .... Pour aller dire au monde.

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4.      Juste un instant
Il faut juste attendre un peu
Que la parole dans l’eau
Prenne un peu sa couleur
S’élance dans le bleu
Soit victime de quelque chose,
Pour se dire qu’elle a vécu
Juste un peu de fragile
S’enfermer dans le jardin
Et n’avoir avec soi que la clé du vent,
La voix profonde,
De son entité absolue ....

 

5.      Poètes, vous m’avez inspirée
En cette nuit magique
Où vos paroles
Aux croisées de mes larmes
Se rencontraient
Dans la rougeur du silence
Et de ce que j’aurai aimé écrire
Mais qui n’a jamais pu couler de moi-même
Poètes, à la veillée
Vous vous teniez là, colporteurs de lumière
Et vos mots assemblés,
Défiaient le langage des anges
Poètes, je continuerai de voir et de lire
A travers Vous.

 

6.       J’ai laissé dormir mes illusions
Je ne trouve plus rien, que la cendre
Alors que vous avez en vous la joie du feu
Si tout est de ma faute
Laissez moi encore cette chance,
d’écrire en jour
De souffler en lumière
De chuchoter ce murmure invisible
Qui me pousse après tout

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7.      Sur la table du jardin
La vie ne peut se réduire au silence
J’ai ouvert le cahier
Il me faut le remploir
Du ciel et de l’enfant
Du jaloux rouge gorge
Et de celui qui s’amuse encore
A cogner contre le bois du jour
Plaise au ciel que le vent s’amuse, Plaise à la Vie que le monde existe, plaise
  à la ligne
blanche d’accueillir l’âme des mots

 

8.      Inspiration
A mon oreille les mots font des enfantillages
Ils accouchent deux par deux
Ne vont jamais se taire,
Plutôt s’engloutir, et s’enfuir du silence intérieur ....

 

9.       Demain, qui va me croire
Si je dis qu’il aura suffit
D’un ciel de lune
Puis d’un dimanche,
Pour habiller de nouveaux poèmes
D’enchantements choisis
Au jour de la Victoire
Demain, qui va me croire
Si je chante sur la place
D’une voix insolence mais fragile à la fois
Vous renierez de moi l’orgueil
Pour ne garder que le fruit du coeur
Si je vous dit qu’il aura suffit
D’un ciel de lune
Puis d’un dimanche

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10.   Dans la vivace anonyme
Achetée l’an passé chez le botaniste
Ou avant,
Le vent s’amuse
Il se rit d’ele
De l’apparence fragile
Avoir les pieds sur terre
Ne suffit plus
Il a un toupet phénoménal ce vent
Qui va tourner les pages ...

.

11.  La forteresse de l’innocence
S’est endormie sous le tilleul
Au pourtour de l’enfance
Des écoliers sur de frêles chemins
Revivent leurs souvenirs
Teintés de neige
Accueillir chaque hiver
Se dire et se prémunir du temps
C’est comme se ravir à sonhistoire
Alors, en exil, quelque part,
L’enfance puise à la source des nuits
La force de son existence

 

12.   J’ai dans la tête
L’enclume des souvenirs
Mais la porte ouverte sur les jours
Est une voleuse d’images
Aucun printemps ne se ressemble
Devant la grille close
Du cimetière de la mémoire
Alors, de tristesse en tristesse
Je m’épuise, à force de ne pouvoir dire ....

 

13.  On a changé d’avis
On ne partira pas
Plutôt rester là
Prendre l’assise, confortablement
Parler au temps
Il y a de gros nuages
Paresseux, en marche lente et silencieuse
A l’orée du Ciel
Le chat fait sa toilette
Et la vie ronronne autour de lui.

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14.   Marre de ces dimanches
Tristes à pleurer
Alors pourquoi ne pas ... Se laisser faire
Sentimentalement relié
Au blanc du blanc
Légère volupté
De la création
  à accomplir
Se laisser faire
Docilité requise
Pour enfanter, comprendre les sursauts
De ce jour particulier, béni des Dieux ....

 

15.  J’écris,
Alors, j’entre au Temple Sacré
Pour allumer le cierge, incendier ....
Le Chapelet de la création intégrale
De ce qui peut enfin se dire
Jamais personne ne pourra fouler davantage
Le sol du mystère
Là où s’offre la lumière
Là où l’on peut entendre les prières, colportées par les âmes
Là où l’on peut traduire le sens de la douleur
Parfois il leur a suffit de vivre
Pour venir et s’arrêter un peu
Tenir entre ses mains, la joie des paupières closes
Dans la méditation
Soudain l’âme respire

 

16.   Mille excuses
Si j’ai gardé mes pantoufles pour vous écrire
Les mots méritent parfois le vernis du soulier
Mille excuses si j’écris, dans l’usé
Liberté d’avoir les pieds nus, à l’air libre,
Rien que pour la joie du vent

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17.   Naturellement, je suis
Et rien d’autre
C’est ainsi, et comme ça
Dans quelque chose
Dès la naissance
En amont de mes jours
J’ai comme tout le monde
Des histoires tristes et drôles à la fois
J’ai mal parfois à mes ancêtres
De si mal et si peu les connaître
Naturellement, je suis
Et rien d’autre
Cela ne se dit pas ...

 

18.  Vous ferez entrer le silence
Et vous lui direz de s’asseoir
Là bas, tout en haut
Dans l’humeur du vent
Surtout veillez sur lui,
Et dans votre accueil, donnez lui un sourire ....

 

19.   J’espère toujours un chemin sous la nuit
Là où tremble l’étoile
Tu sais, celle qui dessine si bien l’âme endormie de la lune
Demain, je te montrerai un brin de ciel
Là où rêvent les anges
Loin des vacarmes du monde
Nous chanterons
Et je t’apprendrai à lire
Un nouvel Evangile

 

20.  A l’heure des mots
Au loin, sous l’enclave du monde
Il y a des hommes
Au noir des geôles
Clamant leur innocence
Leurs jours ne sont alors que larmes, et misères, Solitude accablante
A ne plus voir la danse des nuages
Je crie au vent, d’être le messager ....

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21.   Je verserai une larme de lait
Dans ce dimanche
A l’heure de la sieste
Un peu de sucré
Comme un avant-goût de vacances
En ce matin
Où le temps semble attendre

 

22.  Il y a des choses toutes simples
L’abondance des lettres
Venues mourir sur la grève
Comme miraculées de l’Océan des mots
Pour le lecteur inassouvi
Celui qui apprendra cela, assis sur le froid de la pierre
Au creux du cerisier
Sans se dépêcher
Il froissera la page
Et lèvera parfois le nez au ciel

 

23.  Interrogation soudaine
En ce dimanche
L’âme d’une aventurière
Cet acharnement
  à écrire peu à peu
Au soleil de la feuille
Casser, briser le silence
Et n’en faire qu’une bouchée d’étoiles

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24.  L’air frais du jour
S’insinue dans le feuillage
Promenade insouciante
Dangereuse de naturel
« Chassez-le, il reviendra au galop tout à l’heure »
Une larme de ciel vient de tomber
Elle effacera d’un trait
Ce que je n’ai pas encore osé dire
Elle se soucie du peu,
C’est dimanche, et elle s’en moque
L’aveuglante chanteuse
De la pluie sur le banc.

 

25.   A cause du ciel
Il m’a fallut rentrer
Me voici dans le sombre
Presque en chambre d’hôpital
J’évacuerai quand même quelques mots
Du laboratoire intérieur
Sans jamais aseptiser, la source de mon chant
A cause du ciel
Et en attendant, je guette de temps en temps
A la vitre
L’accalmie d’une douleur

 

26.  C’est encore lui
Sans cesse sur la branche
A parler
Quel bavard ce bavard
Ce buveur de soleil
Allongée dans l’herbe
Au creux rond du ventre de la terre
Je me suis laissée porter
Indifférente à toute espèce
J’ai retrouvé là
Le coeur du monde
Dans sa solitude bleutée, palpitante
Puis j’ai senti sur moi, léger, le calin de lumière
Donné hier aussi à l’abeille
C’est encore lui
Sans cesse sur la branche, il m’accompagne
Pour apprendre, l’humilité nécessaire
Fragile
Retour en soi.

Poèmes composés spontanément
En ce dimanche 18 mai 2003 – Danielle Beaufils

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